Les Cahiers Max Jacob n°23/24

Max Jacob (1876-1944) est un grand poète, l’une des figures les plus marquantes du xxe siècle. Sa production ne se borne pas à la poésie mais comprend aussi une œuvre graphique et musicale ainsi que l’une des plus riches correspondances de son temps. Elle est impulsée par un formidable élan d’amitié – « le clou où est pendue ma vie » écrit Jacob à Bronislaw Horowicz le 30 décembre 1943 –, à quelques mois seulement de son arrestation. Jacob sait qu’il lègue à la postérité son œuvre épistolaire, où sont préservées « les Amitiés et les Amours ». C’est un homme qui a la passion d’aimer et ce souci de l’autre transparaît dans le soin qu’il apporte à chaque lettre, à chaque correspondant. La lettre est une invitation au dialogue, à l’approfondissement toujours possible de la relation, qu’elle soit professionnelle, amicale, ou encore amoureuse.

L’amateur de l’œuvre de Max Jacob ne peut que revenir sans cesse à cette source épistolaire intarissable : près de 8 000 lettres connues, sans parler des lettres perdues – ou à retrouver. Le présent numéro des Cahiers Max Jacob revient sur cette production épistolaire, abondant le corpus de correspondances inédites – Francis Carco, Luc Dietrich, Paul Eluard, Yvon Belaval, Paul Morand, Joseph Delteil… et puise cette fois dans le corpus rare des lettres reçues, généralement détruites par Jacob. D’autres correspondances, connues et publiées en partie, sont rassemblées et complétées : Natalie Clifford Barney, Charles-Albert Cingria ou René Dulsou, l’amant pour lequel Jacob se désespérait. Des articles critiques viennent jeter une lumière nouvelle sur cette vaste contrée épistolaire, y compris les régions fictives du Cabinet noir.

Max Jacob, disait René Guy Cadou, « était tout entier dans ses lettres avec ses angoisses, ses joies d’enfant, ses souvenirs, ses regrets et toujours son amour de Dieu. » C’est un legs considérable, ouvert aux connaisseurs et aux curieux. Au lecteur de la correspondance de Max Jacob et à tous les amateurs du genre épistolaire est donnée l’occasion de bénéficier de l’immense accueil du poète, de sa disponibilité à autrui : « Viens me voir, poète et passant, / Pour qu’on pleure en s’embrassant » (Rivage, « Réponse à un poète »). Témoignage vibrant d’un siècle, la correspondance de Max Jacob de 1898 à 1944 éclaire les enjeux esthétiques des avant-gardes au seuil de la modernité. Aventure d’une vie, elle est la compagne toujours lumineuse d’un épistolier inspiré.

Ce numéro comprend un CD de lecture de lettres de Max Jacob.

Le Cahier Max Jacob n°23/24 a été subventionné par la Direction régionale des Affaires culturelles Centre-Val-de-Loire, la Fondation Michalski, La Fondation Khora, le CNL et La Fondation de la Poste.
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Pour citer les articles en libre accès :
NOM Prénom, « Titre de l’article », Les Cahiers Max Jacob, n°23/24, Bulgarie : Les Amis de Max Jacob, 2023, p.XX à XX.
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Sommaire

 

 

NUMÉRO DIRIGÉ PAR

PATRICIA SUSTRAC ET ALEXANDER DICKOW

 

 

ARTICLE CRITIQUE

 

Andrea BEDESCHI
Deux dieux et deux élèves : un poème simultané
du Cornet à dés de Max Jacob

 

 

 

AVENTURES POSTALES

Max Jacob
Le facteur-assureur, nouvelle inédite

Scott SHINABARGAR
La Morale du Cabinet noir

Laura COSTA
« Désespoir puis espoir»
Esthétique en “comme” dans les lettres de Max Jacob à Jacques Mezure

 

 

CONSEILLER PAR LETTRES

 

Antoine PIANTONI
« Il y a longtemps que nous savons que la poésie est autre chose » 
Max Jacob à Francis Carco (1911 ? – 1938). Correspondance inédite.
Transcription Patricia SUSTRAC

Patricia SUSTRAC
« Je suis paysagiste et psychologue »
Max Jacob à Charles-Albert Cingria (1918-1939)

Catherine DOUZOU
« Votre suffrage à lui seul m’est un monde »
Max Jacob à Paul Morand (1922-1936). Correspondance croisée inédite
Transcription Patricia SUSTRAC

Sophie Fischbach
« Inventez ! inventez ! inventez, sans relâche »
Max Jacob à Alfredo Gangotena (1924-1933)
Correspondance revue augmentée de son appareil critique

Romain Debluë & Patricia Sustrac
« L’émotion c’est la compréhension »
Max Jacob à Yvon Belaval (1927-1943). Correspondance inédite
Transcription Francis DEGUILLY

Élodie BOUYGUES
« Tu n’écris pas avec des mots, tu écris avec des objets : c’est l’excellent ! »
Max Jacob à Jean & Madeleine Follain (1933-1943)
Correspondance revue et augmentée de son appareil critique

Patricia SUSTRAC
« Si je parle “anges et démons” c’est pour vous mettre dans les anges »
Max Jacob à Paul Eluard (1941 – 1943)
Correspondance croisée revue et augmentée

 

 

AMOURS, DÉSAMOURS ET AMITIÉS

 

Jérôme VILLEMINOZ 
« La politesse est une invention du diable »
Max Jacob à Mme Aurel & à Alfred Mortier (1920-1937)
Correspondance croisée revue et augmentée

Patricia SUSTRAC
« Que mes amis n’oublient pas que je n’ai de joie que d’eux, en eux, par eux »
Max Jacob à André Beaudin & Suzanne Roger (1922-1939)
Correspondance inédite
avec la collaboration de Valérie BAUD & Antoine PERRIOL

Marie-Françoise LEMONNIER-DELPY
« Avant tout il m’a fait du bien. Merci Max ! »
Max Jacob à Joseph Delteil (1923-1935). Correspondance inédite
Transcription Francis DEGUILLY

Patricia SUSTRAC & Alexander DICKOW
« Sublime et l’on vous admire ; humaine et l’on vous aime » 
Max Jacob à Natalie Clifford Barney (1926-1941)
Correspondance croisée revue et augmentée

Patricia SUSTRAC & Alexander DICKOW
« Je te voudrais un but dans la vie »
Max Jacob à René Dulsou & à ses parents, Émile & Élise Dulsou (1932-1935)
Correspondance revue et augmentée
Transcription Michèle COÏC & Patricia SUSTRAC

Patricia SUSTRAC
« L’amitié est pour moi une joie, mon dernier et seul bien »
Max Jacob à Luc Dietrich (1934-1944). Correspondance inédite
Avant-propos de Frédéric RICHAUD

Pierre FARGETON
« “Le petit monsieur d’Angers” :
Michel Perrin sous la protection de Max Jacob »
Max Jacob à Michel Perrin (1936). Correspondance inédite

 

 

LETTRES ADRESSÉES À MAX JACOB

 

Patricia Sustrac
La correspondance reçue par Max Jacob

Roland BEUCLER
André Beucler à Max Jacob : une amitié élective (1925-1929)

Jacqueline GOJARD
« Les étoiles dans l’encrier »
André Salmon à Max Jacob. Lettres inédites (1933-1940)

Alexander DICKOW
« Comme je voudrais vous entendre parler poésie ! »
Marguerite Mespoulet à Max Jacob. Lettres inédites (1935)

Catherine FHIMA
Quatre lettres retrouvées
Jean-Richard Bloch à Max Jacob. Lettres inédites (1918-1920)

Françoise NICOL
« L’heure des amis »
Lettres inédites de Georges Limbour à Max Jacob (1923-1924)

André DERVAL
« Mentir ou maudire – haïr ne jamais être pardonné »
Lettre inédite de L.-Ferdinand Céline à Max Jacob (1936)

 

 

ANNEXES

 

Patricia SUSTRAC
Bibliographie du Cabinet noir
Liber amicorum du Cabinet noir

 

 

HOMMAGE

 

Emmanuel GODO
Poème-hommage à Max Jacob

Patrick JOURDAIN
Lettre de Lazare Alexandre dit Jacob à Samuel son père

Yves DODEMAN
Max Jacob à Montmartre 1915-1920. Micheline Hasegawa & Max Jacob

Alain-Paul Gaillot
« Poème  déclamatoire » en musique

Alexander DICKOW
Index

 

 

 

COMPTES RENDUS

 

Laura COSTA
Émilien Sermier, Une Saison dans le roman.
Explorations modernistes : d’Apollinaire à Supervielle (1917-1930)

Émilia Ndiaye
Christiane Genevois, Des anges en voyage

Alexander DICKOW
Max Jacob, The Dice Cup

Béatrice MOUSLI
Max Jacob, The Central Laboratory
With a self-portrait by the author.
trad. anglaise de Alexander DICKOW

 

 

PRIX MAX JACOB


Alexander DICKOW
Célestin de Meeûs, Cavale russe

Tristan HORDÉ
Jila Mossaed, Le Huitième pays

Tristan HORDÉ
Renaud Ego, Vous êtes ici

Guy BASSET
Raphaël Laiguillée, Reprendre pied

Émilia Ndiaye
Patrick Laupin, Mon Livre

Guy BASSET
Réginald Gaillard, Hospitalité des gouffres

 

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Édités par l’association des Amis de Max Jacob, LES CAHIERS MAX JACOB — revue bisannuelle — sont publiés avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Centre, de  la ville de Quimper, la Fondation Khora, le CNL et la Fondation Michalski..

Les Cahiers Max Jacob sont présents chaque année, en octobre, au Salon de la revue organisé par ENT’REVUES (espace des Blancs-Manteaux à Paris).